Cet article fait partie des « expositions virtuelles » dans lesquelles nous présentons des artistes d’aujourd’hui dont le travail nous a particulièrement séduit.
La photographie de paysage exige du temps et du calme.
Etant formée de lumière, elle parle pour elle-même.
Le rôle du photographe est alors d’être une « présence invisible ».
Moins le photographe est impliqué et « visible », plus fort est le paysage.
Les thèmes de l’âme du lieu, de la frontière entre la matière visible et invisible, de l’isolement, des chimères ont conduit le photographe russe Ivan Boïko à créer une série de paysages pour le projet « Lieu du Génie ».
« Lieu du Génie » est un projet d’exposition dédié à une dizaine de grands écrivains russes et français:
Alexandre Pouchkine,
Mikhaïl Lermontov,
Léon Tolstoï,
Ivan Tourguenev,
Mikhaïl Cholokhov,
Gustave Flaubert,
Georges Sand,
Jules Verne,
Louis Aragon,
Arthur Rimbaud,
Elsa Triolet.
Les gens se souviennent des lieux. Et les lieux, de leur côté, se souviennent des gens. Spassko-Lougovinovo et Mikhaïlovskoe, le Caucase et Crotoy portent la mémoire des poètes. Ils sont consonnants avec les poètes. Une âme et un caractères s’y devinent sans erreur. Ces maisons et ces villages, ces champs et ces montagnes témoignent de la vie des génies, ils conservent leur mémoire, ils portent la « mémoire des lieux ».
Pour donner naissance à cette série, Ivan Boïko a choisi d’utiliser une camera obscura (sténopé), soit l’instrument le plus simple et ancien possible. Cette caméra est probablement le moyen d’émettre le moins de « bruit » possible dans l’espace. Son utilisation, ainsi que de films et d’un temps de pause long donnent à la série sa régularité, sa « profonde respiration ».
Mais en fin de compte les paysages sont faits de lumière, de temps et de silence, et ce sont eux qui créent ce réalisme magique que l’on observe dans la série « Lieu du génie ».
Toutes les photographies sont en vente.
Une brève biographie du photographe (en russe) sur le site de l’agence Fotoloft