Pierre-Christian Brochet n’est pas un collectionneur comme les autres. Tout d’abord, ce Français habite à Moscou depuis 1989. Ensuite, il s’intéresse à l’art contemporain russe depuis de nombreuses années. Il a acquis une multitude d’œuvres de la période soviétique et post-soviétique à un moment où fort peu de monde s’en préoccupait. Une telle quantité que sa collection vient de faire l’objet d’une exposition au musée Multimedia Art Museum de Moscou, intitulée « Le Puzzle de Pierre Brochet ». L’occasion de découvrir des pièces exceptionnelles.
Parmi nos coups de cœur figure notamment
une dynamique toile inspirée d’une danse traditionnelle géorgienne : Lezguinka, d’Alexeï Kallima.
En guise de présentation
Pierre-Christian Brochet édite depuis plus de 35 ans des livres sur l’art et depuis 20 ans les guides « Petit Futé » dédiés au marché russe. Depuis 2013, il conçoit et anime l’émission « Rossia, liubov moia! » (Russie, Mon amour!) consacrée aux traditions des peuples autochtones.
Petit historique
La rencontre de Pierre-Christian Brochet avec l’art contemporain se produit en 1982, alors qu’il assiste à une formation organisée par la fondation Bethanien de Berlin. Cette fondation est installée dans un ancien hôpital, qui accueille aussi des œuvres d’art contemporain venues de pays variés. A cette même époque, il visite l’exposition « Zeitgeist », qui expose les œuvres des artistes allemands contemporains les plus représentatifs. Il fait la connaissance de ces artistes, et de leurs échanges naît le désir de devenir collectionneur.
Il acquiert ses premières pièces en France et les présente régulièrement chez lui à ses amis et connaissances. Les visiteurs de ces soirées artistiques sont les plus variés ; parmi eux figurent Christian Boltanski et Jennifer Flay, qui devint plus tard la directrice artistique de la Foire internationale d’art contemporain de Paris.
Autre série d’œuvres qui a retenu notre attention :
les bouches langoureuses et dégoulinantes de « Derrière le miroir » d’Anna Brochet,
l’épouse de Pierre-Christian Brochet
Une collection russe
En 1989, Pierre-Christian Brochet s’installe à Moscou, où il prend la tête de la filiale moscovite de Flammarion. Il rencontre très vite la plupart des artistes contemporains russes : Giya Abramichvili, Gor Chahal, Vladislav Mamyshev-Monroe, Constantin Zvezdochotov… Il continue à acquérir des œuvres et à organiser des expositions à son domicile, où il invite des conservateurs, des artistes, des galeristes, des collectionneurs…
Son intérêt grandissant pour la scène artistique russe, qu’il trouve plus dynamiques que celles de France, du Royaume-Uni ou des Etats-Unis, l’amène à former peu à peu sa collection « Made in Russia », composée d’œuvres réalisées en Russie par des artistes y résidant.
Nous avons été particulièrement touchés par l’œuvre de Sergueï Volkov,
tirée de sa série « Tableaux noirs ».
Elle a été réalisée à la craie sur un tableau d’école.
Les chevaux s’ébattent dans un doux brouillard et cachent tant bien que mal
les phrases savantes gravées sur le tableau.
Dans la collection de Pierre-Christian Brochet figurent évidemment des œuvres d’art moderne russe, mais aussi des meubles d’antiquaire, des icônes, des travaux de peintres européens du début du Xxème siècle.
En 2007, le musée d’art contemporain de Moscou a exposé 220 pièces des collections de Pierre-Christian Brochet. En 2008, son projet « L’avenir dépend de toi. Nouvelles règles » a voyagé dans toute la Russie. Avec cette exposition qui vient de s’achever, le collectionneur poursuit l’un de ses principaux objectifs : non seulement rassembler une collection d’art russe contemporain, mais aussi la montrer et la faire partager au plus grand nombre.
